Ecotourisme, le tourisme vers lequel s’orienter ?

L’ écotourisme naît dans les années 1970 en réaction à l’essor du tourisme de masse. L’écotourisme, c’est « Voyager responsable dans un environnement naturel ». C’est-à-dire voyager en préservant les ressources et le bien-être des populations et des écosystèmes.

Le mouvement est en essor. En France, il connaît une croissance annuelle de près de 20%. La préoccupation écologique n’est pas le seul facteur qui explique cette évolution. Ce tourisme offre en effet une alternative de plus en plus attractive : découverte des territoires, des habitants, des cultures, besoin de ses ressourcer, rapprochement avec la nature…

L’hébergement est indissociable du tourisme. C’est même parfois son argument principal. Or, l’habitat représente environ 30% des émissions des gaz à effet de serre. Auquel il faut lui associer le transport.

Tous les modes de transport n’ont pas le même impact. Par exemple, le transport aérien représente à lui-seul, 40% des Gaz à Effet de Serre (GES) liés au tourisme. Un aller-simple vers New-York pour une personne, c’est la consommation d’un foyer en fuel sur un an.

Comment répondre aux motivations des touristes sans mettre en danger les écosystèmes, préserver les ressources naturelles, les populations ? Est-ce que l’écotourisme est la voie royale préservant d’un coté et ravissant les touristes de l’autre ? Quels types d’habitats sont compatibles voire caractérisent l’écotourisme ?

  1. Le effets du tourisme
  2. Les motivations des touristes
  3. Les différents type d’écotourisme

Je vous propose également la web conférence que j’ai donnée sur la chaîne « Papy Claude »

Les effets délétères du tourisme de masse

L’impact négatif du tourisme est démultiplié par la concentration des infrastructures sur une même zone (hébergement, restauration/bar, transports, activités de loisirs/sportives) :

  • La bétonisation : Souvent inadaptées au climat, les hébergements nécessitent des matériaux importés et ont une très forte consommation énergétique (climatisation ou chauffage) pour répondre au standard attendu par la clientèle. Il provoque la destruction des paysages, la diminution de la biodiversité.
  • La concentration des bâtiments et des lieux de vie provoquent la surproduction de déchets et d’eaux usés, souvent mal gérés, provoquant pollutions, destruction écologique qui touchent en priorité les populations locales.
  • Des lieux culturels et naturels mis à mal, voire en danger, par le trop grand nombre de visiteurs.

La contrepartie : le développement économique…

Pour justifier les effets négatifs, les promoteurs mettent en avant la dynamique économique y compris dans des pays en voie de développement.

L’implantation de projets touristiques est synonyme d’apports en capitaux (parfois étrangers), de modernisation des infrastructures et bien sûr de création d’emploi.

Mais parfois, cette manne s’apparente à une poule aux oeufs d’or.

Prenons le cas des îles Gili, au large de Lombok en Indonésie, ou de Ubud à Bali. En l’espace de 20 ans, la physionomie de ces « spots » a complètement changé.

Ubud avait l’image de la capitale culturelle de Bali. Il n’y avait que deux rue principales, qui n’étaient même pas dans les années 90 encore goudronnés. On s’y promenait au rythme de la musique sans craindre les motos ou les voitures. Aujourd’hui la ville est un bouchon sans fin pollué. Entre les échoppes, les petits restaurants, les salons de massages, les spectacles bondés, la ville a complètement perdu son âme et il se dit maintenant parmi les voyageurs qu’il vaut mieux l’éviter.

La mutation des Gilis est encore plus spectaculaire. Les petites îles où l’on ne se déplace qu’à pieds étaient un petit paradis, assez difficile d’accès. On se passait presque l’adresse sous le manteau et les hébergements étaient peu nombreux et simples.

En l’espace de quelques années, le littoral s’est couvert de petits établissements, bâtis par de petits investisseurs avides de faire rapidement fortune et voulant profiter de la manne en devenir.

Résultat, la population locale n’a plus accès au littoral colonisé par les établissements touristiques qui ont bien du mal à gérer leurs déchets, l’eau… Le coeur de certaines îles devient une décharge. Et l’image de l’île insouciante à l’écart du temps s’évanouit peu à peu. L’île porte maintenant une couronne d’hôtels qu’elle a bien du mal à supporter.

Les Gillis vivent de leur réputations passées. Pour combien de temps ? Les offres promotionnelles prennent doucement la place de la légende.

Ces deux développements sont le fait de petits investisseurs en quête d’élévation sociale, de promesse d’une vie meilleure. On ne peut pas vraiment dire que ce développement soit organisé. Au risque de détruire l’attractivité de ces lieux.

Les réponses des autorités

Maya Bay, la plage du film avec Leonardo Di Caprio et l’île de Boracay, aux Philippines, (photo de la couverture de l’article), ont du être fermées à cause de leur trop grande fréquentation et de la pollution engendrée. Avec l’espoir que la faune et la flore puissent se reconstituer.

Ecotourisme
Ecotourisme – Boracay – Philippines – L’île a été fermée pour être nettoyée.

Les autorités ont imposé un accès limité : une réduction de moitié de la capacité hôtelière pour l’île de Boracay, et un nombre de touristes maximum par jour pour Maya Bay.

Cette prise de conscience tardive, et les mesures qui en découlent sont toujours un compromis entre développement économique et préservation des ressources naturelles.

Un arbitrage que d’autres ne tentent même pas.

A l’opposé, on trouve des développements pharaoniques de villes en quête d’un rebond vers le futur.

Les constructions symboliques : Marina Bay à Singapour, la mutation de Dubaï et la Burj Kalifa.

Singapour est la plaque tournante du commerce asiatique. Mais dans les années 2000, l’essor de la Chine, de Hong-Kong, de Shangaï risque de concurrencer fortement sa position. Aussi, se lance-t-elle dans d’importants travaux et surtout le développement de son image. En 2006, j’y ai fait un transit de 2 jours. Lors de la visite d’un gratte ciel, le garde (car cette visite était gratuite) vantait le dynamisme de la ville, nous invitant à venir s’y installer, tout en nous montrant un bout de mer. « Ici, dans 5, il y aura un immense jardin avec le plus bel hôtel du monde, une nouvelle Marina ». Je le regardais, incrédule, doutant d’avoir bien compris son anglais.

Je n’aurais pas dû.

Une île artificielle a comblé l’espace maritime qu’il nous montrait. Des milliards de m3 de sable en provenance d’Indonésie constituent les fondations du Marina Bay et des Gardens By the Bay.

Un hôtel avec la plus haute et grande piscine du monde (150 m de long à 200m du sol…), un casino gigantesque, une marina, un musée, et surtout un jardin tout droit sortie d’un film de sciences fictions.

Gardens by the bay
Gardens by the bay, Singapour
Burj Kalifa
Burj Kalifa, Dubaï

Pour Dubaï, l’enjeu est de trouver l’élan pour l’après pétrole. La ville attire les investisseurs pour développer les secteurs tertiaires à valeur ajoutée. Parmi celui-ci le tourisme. La ville devient alors ultra moderne et possède l’équivalent de la Tour Eiffel. Le symbole de ses ambitions l

Quelles motivations dirigent les touristes dans leur choix ?

Les études vont toutes dans le même sens. C’est même un quasi consensus :

  • expérience (si possible inoubliable)
  • évasion
  • le meilleur prix possible.

Finalement c’est assez simple.

Mais alors, peut-on répondre aux motivations des touristes de manière durable ?

Si l’on sait répondre aux vraies motivations sans détruire les écosystèmes, en respectant les ressources et les populations, et en partageant équitablement les bénéfices de ces activités, alors le pari pourrait être gagné.

Est-ce que l’écotourisme est la voie royale pour ménager la chèvre et le choux ?

Pourrait-on même dans nos rêves les plus fous, un tourisme qui permet de bonifier l’environnement, ou a minima, participer à sa préservation.

Un marché en essor

Le segment de clientèle reste rare mais se développe. Aussi, cette image verte attire-t-elle des exploitants peu scrupuleux qui n’hésitent pas à faire payer le prix fort sans aller jusqu’au bout des principes durables.

Il ne suffit pas d’avoir un écolodge perdu dans la jungle qui minimise sa consommations en eau et électricité (qui lui coûte une fortune compte tenu de l’éloignement du lieu) pour se faire respectueux de l’environnement. Il offrira certes une très belle expérience. Une belle expérience de greenwashing, si l’on considère la construction des moyens de communication, les matériaux utilisés, l’empiètement sur un espace naturel. etc…

L’AFNOR a développé l’écolabel qui intègre des critères de respect de l’environnement comme :

  • Maîtrise des consommations d’eau et d’énergie : sanitaires, nettoyage du linge, électricité renouvelable, chauffage, éclairage
  • Gestion générale : formation du personnel, sensibilisation de la clientèle, suivi des consommations
  • Réduction et tri des déchets et eaux usées
  • Et promotion des transports écologiques,
  • informations sur l’Ecolabel Européen

La démarche a le mérite d’exister et promeut une diminution, qui reste proportionnelle à … un standard de consommation.

Ecotourisme : plus que ce que l’image écologique porte.

Slow tourisme

Ecotourisme
Ecotourisme, découverte de la nature, des terroirs et des produits locaux. Photo @jean-louis zimmermann

Le Slow Tourisme est inspiré du Slow Food, un mouvement qui nous vient d’Italie, en réaction aux fast food qui se développaient dès les années 70. Il vise à redécouvrir le goût d’une nourriture saine et de qualité.

Dans le même sens, le Slow Tourisme consiste à prendre son temps en privilégiant les destinations proches et en utilisant des moyens de transports moins polluants. Parmi ceux-ci, la marche, la randonnée, le trekking et surtout le vélo qui rend cette pratique à la portée de tous grâce à la popularité de l’assistance électrique.

En France, des régions emboîtent le mouvement et Atout France, l’agence de développement du tourisme le soutient et le promeut avec enthousiasme.

Il est vrai que d’un point de vue économique, le modèle génèrerait une dépense par personne et par jour supérieure de 30% (72€/j/pers) à un tourisme standard et concernerait en priorité les catégories socio professionnelles élevées.

Il reste malgré tout accessible à toutes les bourses.

Les hébergements privilégiés sont les gîtes, les chambres d’hôtes et le camping. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à pratiquer un camping sauvage.

La préoccupation écologique et la volonté de se rapprocher de la nature et de se retrouver, seul ou en famille, sont les principales motivations de cette population qui cherche à découvrir les cultures, les savoir-faire, la gastronomie et le produits locaux.

Utiliser l’existant

Du point de vue de l’économie des ressources et des énergies, comprendre et mieux utiliser l’existant (dans le sens de l’utiliser dans son plein potentiel sans le détruire) restera dans la majorité des cas la meilleure solution.

Voici quelques modes d’organisation et de partages d’hébergements qui privilégient l’utilisation des terrains et des biens existants. Pour les propriétaires, il s’agit de se faire un complément de revenu et de rencontrer des personnes et leur faire découvrir leur culture et leur région. Pour les visiteurs, ce système permet de sortir des sentiers battus, de faire des rencontres et de découvrir des espaces parfois inaccessibles.

Camping chez l'habitant
Camping chez l’habitant, ici, tente canadienne près d’Amiens – Homecamper

Camping et logement ches l’habitant

  • homecamper : ce site internet met en relation des particuliers et des propriétaires qui mettent à disposition des espaces sur leur terrain de type camping. Le site permet de rechercher suivant différentes thématiques : escapades en famille, cyclotourisme, route des vins, séjour à la ferme, arts et histoire, bord de mer, randonnées et hébergements insolites.
  • france passion : cette association met en relation des fermiers, des vignerons et artisans passionnés et camping caristes. Elle fonctionne sous forme d’adhésion annuelle. En échange de cette cotisation, vous aurez accès à plus de 2000 lieux et pourrez profiter de la rencontre avec leur propriétaire.
  • Et pour les plus téméraires, il suffit parfois de se laisser porter par le hasard : demander et écouter son intuition ! Les plus belles rencontres tiennent parfois à peu de choses !

Gîtes et chambres d’hôtes

Chambre d'hôte
Chambre d’hôte – photo par Josep Monter Martinez

Ces sont les hébergements les plus répandus entre particuliers. On les trouve sur les principaux sites sur internet, et aussi en France sur Gîtes de France.

Gîte : il s’agit d’un hébergement aménagé dédié à la réception de personnes, souvent assimilé aux meublés de tourisme. Ils sont destinée à être loué à des fins touristiques, pour une courte durée (week-end, quelques jours, voire semaines).

Chambre d’hôte : à la différence du gîte, il s’agit comme son nom l’indique d’une chambre chez l’habitant qui inclue généralement le petit-déjeuner. On en trouve aussi bien dans les villes que dans les régions les plus reculées. Parfois, les propriétaires proposent la table d’hôtes qui favorisent les rencontres entre les hôtes et les visiteurs.

Echange de maisons

Le principe d’échange de maisons est relativement récent. Avoir des étrangers qui viennent habiter chez vous… cela peut décourager la plupart d’entre nous. Mais le système prend. Pour la raison simple que les personnes qui viennent habiter chez vous, vous laisseront leur maison. On ne fait pas à l’autre ce que l’on ne veut pas qu’il nous fasse.

Parmi les leaders on trouve :

Grâce à ces sites, il est possible d’échanger sa maison avec quelqu’un à l’autre bout de la France… ou du monde entier.

Aujourd’hui, le système a un peu évoluer. Il n’est plus nécessaire d’échanger sa maison aux mêmes dates. Ce qui apporte un peu de souplesse au système. Lorsque quelqu’un vient habiter chez vous, vous bénéficiez d’un crédit qui vous servira à aller chez quelqu’un d’autres aux dates qui vous conviennent.

Habitats légers

Les habitats légers rentrent particulièrement bien dans la notion d’ écotourisme :

  • peu d’emprise au sol, voire pas du tout
  • réversibles : ils sont mobiles ou démontables. Cela permet de laisser un minimum d’emprunte sur leur environnement.
  • de petite taille, elles nécessitent peu de ressources (matériaux de constructions) qui sont sont très souvent renouvelables (en tout cas, ceux que l’on va aborder). Et aussi peu d’eau et d’électricité
  • certaines sont même autonomes.

Tiny house

Cahute
La cahute se tracte avec un permis B. Un véhicule courant suffit pour tracter les 1,3t

La cahute :

Parmi les Tiny Houses, il y en a une qui se démarque par sa taille et sa mobilité : la cahute. J’y ai consacré un article entier, et bientôt une interview de Thomas Longhi, son concepteur.

En deux mots, li s’agit d’une des premières Tiny House qui a son homologation (proche de celle d’une caravane) avec son nom dessus (cahute !). Cela a beaucoup d’avantages dont la carte grise et la facilité d’obtention d’une assurance.

Le deuxième est sa mobilité. Elle ne pèse que 1,3t, ce qui rend extrêmement maniable ses 3,6m. Il suffit d’une voiture de 90ch pour l’amener partout avec soi. Mais certains préfèrent la sédentarité avec elle.

Elle peut être autonome en eau (récupération de l’eau de pluie) et en électricité (panneaux solaires mobiles) grâce à la sobriété de sa conception.

Enfin, elle est fabriquée en France à Dinard, entièrement en bois, plus précisément en peuplier rétifié.

C’est une solution idéale pour se déplacer en douceur, en apportant sa petite maison avec soi. Une petite maison très maline et charmante.

CabinScape :

CabinScape est une société canadienne qui place des Tiny Houses autonomes au beau milieu d’une nature intacte avec le minimum d’impact . Ici, on ne parle pas d’émiettement de l’habitat. La maison reste mobile et le terrain peut retrouver facilement son état d’origine.

Tiny House dans la nature
CabinScape, des tiny dans la nature. Photo @cabinscape

Les tiny sont en location pour une nuit ou plus, pour se ressourcer et se retrouver dans la nature avec un certain confort. Une manière douce de regarder, de découvrir et d’habiter des lieux peu accessibles.

Kerterres

J’ai déjà beaucoup parlé des kerterres sur le blog. Je vous suggère de découvrir l’article que j’y ai consacré, celui sur la formation kerterres et l’interview d’Evelyne Adam.

Autonomie électrique - panneau solaire
Les besoins de la Kerterre sont faibles en énergie. Un simple panneau solaire suffit pour alimenter la maison en éclairage et pour recharger les appareils électroniques

Les kerterres sont également très intéressantes dans une perspective d’ écotourisme. Comme nous l’avons vu, elles ne nécessitent que peu de ressource : chanvre, chaux, sable. D’autant plus que leur conception nécessite peu d’espace. Des dômes de 8-10m2 sont amplement suffisant.

Ensuite elles ont été conçues pour vivre en harmonie avec la nature, dans des jardins bonifiants. Ces jardins sont l’expression d’une présence humaine dont la nature peut profiter (apport d’humus, apport de diversités…)

Les kerterres sont à la fois des lieux où l’on se ressource, apprend et comprend la nature dans une forme de mutualisme. C’est-à-dire une relation dans lequel les membres profitent l’un de l’autre sans dépendance.

Yourtes

Construire une yourte consomme en moyenne 100 fois moins d’énergie et de ressource qu’un habitat en béton et en plus est démontable. On en trouve de toutes les tailles de 9 à 120 m2.

Ces habitats nous viennent de l’autre bout du monde et sont faits de bois, de laine et de coton.

Camp de yourte touristique en Mongolie
Camp de yourte touristique en Mongolie

La culture qui y est associée nous fait vivre dans les grands espaces encore une fois proche de la nature.

L’atmosphère y est feutrée, réconfortante. Tous les sons semblent étouffés. A essayer au moins une fois !

Pour en savoir plus et passer une nuit ou plus dans des yourtes, voici le site https://www.yourtes-de-france.com qui recensent plus de 200 lieux en France qui propose des yourtes à la location.

Cabanes

Cabane dans la forêt
Cabane dans la forêt @cabinporn

Les cabanes sont considérées comme des habitats insolites. Parfois perchées dans les arbres, elles renvoient aux jeux et aux rêves de notre enfance. Elles sont bien sûr tout en bois.

Certaines proposées à la location de vacances sont cependant très luxueuses et peuvent correspondre aux attentes des plus exigeants.

Tout cela avec un impact environnemental modéré. Tout dépend bien sûr de la concentration de ces maisons, et de la gestion des infrastructures associées (eau en particulier).

Le mouvement connaît un essor fulgurant. On en trouve déjà plus d’un millier en france.

Voici quelques sites qui les recensent :

Vivre des expériences de vie

Ecovillages

Glamping à l'écovillage de Pourgues
Glamping à l’écovillage de Pourgues – photos @Pourgues

Les écovillages proposent des séjours en immersion qui permettent de tester la vie collective de l’intérieur, de rencontrer les habitants et de partager leur mode de vie et leur façon de voir le monde.

Les écovillages, en cherchant à se prémunir d’un effondrement de nos civilisations, cherchent une forme d’autonomie. Ils proposent ainsi non seulement des formes de gouvernance et de gestion innovantes, mais aussi des formations en culture durable. Une immersion dans un monde qui pourrait aussi être une partie de notre futur !

Je vous suggère de consulter l’article que j’ai écrit à ce sujet ici : Écovillages : laboratoires, utopies ou précurseurs ?

Ecologde

Les écolodges ont une visée touristique dans la majorité des cas.

La visée d’un écolodge doit rester le rapprochement avec la nature tout en la respectant. En fait, l’écolodge reprend dans son fondement ce qu’est l’écotourisme : « Voyager responsable dans un environnement naturel ».

On en trouve de taille variable, mais pour respecter la nature, il est difficilement concevable de concentrer les habitats dans de grands ensembles, à moins d’avoir une gestion très stricte des ressources en eau, alimentaires, en énergie, ainsi que des déchets et des eaux usées.

Par exemple, la ferme Eco-lodge Rancho Margot est à la fois un « resort », une ferme organique et un laboratoire scientifique.  Elle est caractérisée par « l’agriculture régénératrice » , c’est à dire un mode de production agricole qui régénère les écosystèmes. Son autre principe est « la gestion holistique« , c’est à dire une approche systémique et cyclique de l’utilisation des ressources.

Il faut parfois se méfier de l’appellation écolodge qui n’a d’éco que le nom et le fait de se retrouver dans une nature plus ou moins respectée. Un écotourisme qui en a le goût sans en être toujours un.

Tourisme créatif

Le tourisme créatif est un tourisme durable qui se caractérise par les échanges avec les autochtones. Il invite les touristes à découvrir la culture locale en participant à des activités artistiques et créatives.

Tourisme créatif - peinture
Tourisme créatif – peinture

Rien de tel pour apprendre et comprendre une culture que de faire les choses soi-même, guidé par une personne dont c’est la culture.

Il s’agit d’un tourisme culturel apparu au début des années 2000 :

Le tourisme créatif « offre aux voyageurs la possibilité de développer leur potentiel créatif en participant activement à des cours ou des expériences caractéristiques de leur lieu de séjour ».

 Greg Richards et Crispin Raymond, professeurs à l’origine du concept

La plateforme Creative France recense une centaine d’activités créatives en France, comme la peinture, la photographie, le cinéma, le street-art, la fabrication du chocolat… ou même construire une maison en chaud chanvre ;-)!

On peut regretter que le site ne soit plus mis à jour. Si vous recherchez des stages d’une activité en particuliers, vous pouvez faire des recherches sur votre moteur préféré.

Wwofing

L’histoire du Wwofing (World Wide Opportunities on Organics Farms) commence à dater. C’est en 1971 en Angleterre que l’on trouve ses premières bases. En échange d’une participation aux travaux de l’hôte, le wwoofer reçoit gîte et couvert et… formation aux techniques agricoles durables.

Le wwoofer participe ainsi aux tâches liées au jardinage, potager, fleurs, animaux, vergers… mais il peut aussi aider et ainsi se former sur la construction d’habitats écologiques.

les 3 Piliers du WWOOFing sont :

– La confiance, la tolérance et la générosité,

– Les échanges entre l’hôte et le WWOOFeur doivent se faire dans l’exclusion de tout lien de subordination.

– L’accueil gracieux, gîte et couvert offerts, n’est soumis à aucune promesse d’une quelconque contrepartie. Une seule condition pour le Wwoofeur, le désir de découvrir la vie et le travail de son hôte.

association Wwoof France
Carnet de Wwoofing - Jean-Jacques Fasquel
Carnet de Wwoofing – Jean-Jacques Fasquel. – Editions Terre Vivante

Jean-Jacques Fasquel a eu une carrière brillante de citadin. Mais le passage de la quarantaine l’a conduit à essayer le Wwoofing qui l’a profondément fait évoluer. Il est devenu maître composteur, apiculteur… et auteur du livre sur le wwoofing : Carnet de Wwoofing aux éditions terres vivantes.

Pour en savoir plus sur le wwoofing :

Une mutation du tourisme qui peut-être accompagnée ou …subie

7 milliards, (et peut-être 8, 9 voire 10 milliards de personnes) utilisent des infrastructures, consomment des biens et services rendus possibles qu’avec une abondance d’énergie et de matières premières. Mais le prix de ces dernières n’est pas en rapport avec leur valeur réelle, nous ne payons que l’extraction, la transformation, le transport et le stockage de ces matières. Pas le fait qu’elles ne peuvent se régénérer dans le temps humain.

L’énergie consommée par individu, nécessaire au mode de vie moderne, est, en moyenne, équivalent à la force de 200 humains. Sans énergie, il faudrait 1 400 milliards de personnes pour remplacer les machines.

A l’heure actuelle, nous ne maîtrisons, ni n’entrevoyons les technologies qui permettront de remplacer à niveau équivalent de besoin, les énergies carbonées qui sont en train de provoquer des bouleversements climatiques dont on n’ose comprendre l’ampleur et surtout le rythme. Et oui, 87% (oui 87% !) de l’énergie consommée dans le monde est d’origine fossile… Alors que nous avons atteint le pic de production (en fait d’extraction) du pétrole entre 2000 et 2010.

L’écotourisme n’en est qu’à ces balbutiements mais est une alternative crédible face aux enjeux écologiques et climatiques mais aussi en regard des motivations des touristes.

Même si l’ écotourisme ne rentre pas dans tous les standards économiques actuels…

Pour aller plus loin :

Articles sur le tourisme écologique, cliquer ici.

6 réflexions au sujet de “Ecotourisme, le tourisme vers lequel s’orienter ?”

  1. Merci pour ton article,
    Concernant l’énergie fossile, Et le pire c’est que nous consommons cette énergie à une rapidité hallucinante alors qu’elle a mis des millions d’années à se former. Cela reste inquiétant

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    • Oui, nous avons déjà dépassé le pic d’extraction du pétrole. Et la consommation de charbon est en plein essor depuis les années 2000 et croît plus rapidement que les énergies renouvelables…

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  2. Superbe article Geoffrey !! Complet et qui dresse un constat sans équivoque. Merci pour tous ces chiffres (je suis surpris que le logement représente 30% des émissions de gaz à effet de serre !!) qui permettent de mettre en perspective toutes les données (exactement ce que les médias ne communiquent pas… à croire qu’ils le font exprès !). Pour en revenir à l’écotourisme, je sais que ça peut sembler un concept utopiste, mais j’ai eu la chance de faire un tour au Costa Rica, qui est la preuve qu’il est possible de construire un développement économique tout en préservant son patrimoine. Ce pays est un modèle à mes yeux !
    Merci pour ce nouvel article très instructif !

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  3. Superbe article ! Très complet et instructif. Après l’avoir lu, ceux qui n’étaient pas convaincus du bien fondé de l’urgence de changer notre mode de vie (et de voyager) le seront peut être… 😉 En tout cas, je garde quelques liens ! Bonne journée, à bientôt !

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    • Bonjour Steve,
      Merci beaucoup pour le commentaire.
      En plus pour voyager on n’est pas obliger de partir loin !
      Bonne journée et à bientôt également !

      Répondre

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